Les origines de la Révolution

Quelles sont les origines de la Révolution française ? Quels sont les facteurs sociaux, économiques, politiques et intellectuels qui ont mené au déclenchement de cet événement fondateur de la période contemporaine ? Réalisée à l’origine pour des étudiants, cette infographie vous propose quelques réponses à ces questions.

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Pour aller plus loin :

Recherches, dessin, écriture et mise en page : Jérémie Halais – 2020 –  LaContempo.fr

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19 août 1942, le raid de Dieppe

19 août 1942, des troupes canadiennes tentent un débarquement à Dieppe, petit port de la côte normande occupé par les Allemands. L’opération Jubilee est un échec qui se solde par de lourdes pertes. Le but de ce raid n’était pas, comme l’affirme la propagande allemande de l’époque, d’ouvrir un second front en Europe occidentale mais de remplir des objectifs tactiques très précis tout en donnant des gages aux Soviétiques et aux Américains. Cette infographie revient sur les origines et le déroulement de cette journée.

Pour aller plus loin :

Recherches et conception : Jérémie Halais – 2020 –  LaContempo.fr

Comment j’ai dépouillé 4636 fiches matricules…

Entre 2011 et 2016, j’ai consacré une grande partie de mon temps libre à la rédaction d’une thèse de doctorat – celle-ci a été publiée en 2018 aux éditions Orep sous le titre Des Normands sous l’uniforme –. Mes recherches portaient sur les parcours et les comportements adoptés par des soldats normands, manchois en l’occurrence, au sein de l’institution militaire entre 1889 et 1919. Ces hommes avaient en commun d’appartenir à la première génération qui a connu le service militaire universel et obligatoire et l’expérience de la Grande Guerre. Les registres matricules militaires ont constitué la source principale de cette étude (cf. les annexes). En effet, dans la Manche, la destruction des archives départementales, mais aussi des services préfectoraux, durant l’été 1944, ont entraîné la disparition de la presque totalité des séries M (administration générale), et R (affaires militaires).

Ces archives du recrutement militaire m’ont permis d’établir de nombreuses statistiques exploitées sous la forme de tableaux, de graphiques et de cartes. J’ai pu ainsi croiser des données comme, par exemple, les professions et les armes d’affectation, les niveaux d’instruction et les condamnations en conseil de guerre. Elles sont aussi, en partie, à l’origine de ce blog et en particulier de cette infographie consacrée aux pertes de la Grande Guerre ou encore celle-ci sur l’expérience de la caserne entre 1889 et 1914, et de bien d’autres encore à venir…

On oublie souvent qu’avant d’analyser des données et de les mettre en forme, il faut les collecter et les travailler un peu.

Les données des registres matricules

Chaque fiche matricule contient plusieurs rubriques dans lesquelles se répartissent les informations personnelles relatives à l’état civil de la personne (dates et lieux de naissance, éventuellement de décès, ascendants, lieux de domicile), à sa description physique et sanitaire (données anthropométriques, maladies, infirmités ou blessures), ses caractères socioculturels (profession, niveau d’instruction), son parcours judiciaire (casier judiciaire) et militaire (classement au conseil de révision, affectations, décorations, blessures, captivité, condamnations).

Outre les nombreux sigles, abréviations et noms d’unités militaires qu’ils contiennent, plusieurs critiques peuvent être adressées aux registres matricules quant à la fiabilité de certaines informations recueillies, par exemple, sur le signalement ou le degré d’instruction des conscrits. On pourrait encore citer l’absence de précisions sur la géographie des combats auxquels les soldats ont participé ou bien encore les permissions dont ils ont pu bénéficier, les approximations sur les affectations entre les régiments d’active ou de réserve. Ces lacunes mises à part, les informations des registres demeurent, néanmoins, très fiables dans leur majorité.

Elles ont été collectées et systématiquement reportées dans un fichier de 230 colonnes, principale source de mon étude. Sa constitution s’est faite à partir d’un échantillon de 1960 individus soit 5 % des conscrits du bureau de Granville pour la période 1889 à 1919. J’ai opté pour un échantillonnage systématique parce qu’il permettait de respecter les effectifs des classes d’âge. Concrètement, j’ai effectué un sondage au 1/20e en ne retenant que les matricules se terminant par le chiffre 1. Cette méthode peut cependant introduire un biais, s’il existe un cycle dans le mode de production de la source. Celui-ci n’existait pas puisque d’une année sur l’autre, le parcours du conseil de révision n’est jamais le même, d’où un véritable brassage géographique. Le sondage était donc représentatif, les effectifs par cantons et par classes d’âges respectant le poids de chaque sous-groupe dans la population totale de la subdivision.

Voici à quoi ressemble le fichier principal sur lequel j’ai travaillé pendant 5 ans pour la rédaction de la thèse. Chaque ligne correspond à un conscrit et chaque colonne à une variable ou une donnée le concernant, au total 1960 lignes et 237 colonnes.

En outre, afin de compenser partiellement les lacunes des registres, et quand cela était possible, les fiches des soldats « morts pour la France », accessibles sur Mémoire des hommes, ainsi que les dossiers reconstitués, à partir de 1945, par l’office départemental des anciens combattants (ODAC) ont été croisés avec ce fichier.

De 1960 à 4636 fiches…

Mais ma problématique nécessitait l’étude de sous-groupes spécifiques dont les effectifs étaient trop faibles dans l’échantillon principal. Cette contrainte a donc motivé la création de 7 autres bases. Quatre d’entre elles ont été constituées par un dépouillement exhaustif des registres matricules et concernaient :

  • les conscrits  déclarés « bons absents » par les conseils de révision entre 1889 et 1914 (645 individus) ;
  • les soldats condamnés en conseil de guerre entre 1889 et juillet 1914 (125 individus) ;
  • les engagés volontaires entre 1914 et 1918 (273 individus) ;
  • les militaires condamnés en conseil de guerre durant le conflit ou dans l’immédiat après-guerre (297 individus). Les fichiers des faits de délinquance perpétrés sous l’uniforme ont été complétés par les dossiers d’amnisties des tribunaux de première instance d’Avranches et de Mortain, les jugements de conseil de guerre relatés dans la presse, mais, surtout, par les archives des conseils de guerre de la Xe région militaire et des conseils de guerre aux armées de la 20e division.

Trois autres fichiers ont été élaborés grâce à un échantillonnage. Ils portaient sur :

  • les engagés volontaires avant conflit (316 individus),
  • les officiers (197 individus)
  • et les prisonniers de guerre (327 individus).

Comparer horizontalement et verticalement les données

Les données ainsi rassemblées ont été confrontées à celles établies par Jules Maurin dans sa thèse magistrale sur les subdivisions de Mende, en Lozère, et de Béziers, dans l’Hérault[1] ; « travail fondateur »[2], résultat d’un dépouillement de plus de 9000 fiches matricules. Il fallait aussi disposer de chiffres à l’échelon départemental et national. Pour cela, je me suis tourné vers les recueils statistiques publiés tous les ans par les services des ministères, ou encore les chiffres du recensement de 1911.

Mais, afin de disposer d’un élément local de comparaison, un dernier échantillon, de 976 individus, a été constitué à partir des registres de la subdivision de Cherbourg. La question n’étant pas ici d’étudier la structure de cette population, un effectif d’un millier d’individus a semblé suffisant. Les conscrits cherbourgeois ont été sélectionnés selon la technique de l’échantillonnage aléatoire et stratifié, afin de respecter les effectifs par classe d’âge. Concrètement, une fois l’effectif de l’échantillon arrêté, un nombre d’individus a été tiré au sort pour chaque année proportionnellement au poids démographique de chaque classe d’âge.

Voici donc nos 4636 fiches matricules !

Pour en savoir plus :


[1] Maurin, Jules, Armée, guerre, société : soldats languedociens, 1889-1919, Paris, Publications de la Sorbonne, 1982, 750 p.

[2] Loez, André, « Autour d’un angle mort historiographique. La composition sociale de l’armée française en 1914-1918 », dans Matériaux pour l’histoire de notre temps, n° 91, juillet-septembre 2008, p. 32-41. Sur le travail de Jules Maurin, et sa place dans l’historiographie de la Grande Guerre, le lecteur consultera : Rousseau, Frédéric, « Penser la Grande Guerre avec ou sans Jules Maurin », dans Jean-François Muracciole et Frédéric Rousseau (dir.), Combats. Hommage à Jules Maurin historien, Paris, Michel Houdiard, 2010, p. 207-227 ; ainsi que la préface rédigée par André Loez et Nicolas Offenstadt pour la réédition d’Armée, guerre, société, en 2015, aux Presses universitaires de la Sorbonne.

La guerre de 1870-1871

Nous commémorons cette année le 150e anniversaire de la guerre de 1870, « L’année terrible » selon les mots de Victor Hugo. Celle-ci éclate à la fin du mois de juillet 1870 entre la France, d’une part, et, d’autre part, la Prusse et ses alliés allemands. La candidature d’un prince Hohenzollern au trône d’Espagne provoque en effet une grave crise diplomatique entre le régime de Napoléon III et la Prusse de Guillaume Ier. Le 13 juillet, Bismarck rend publique la réponse du roi à l’ambassadeur de France, la « dépêche d’Ems ». Conscient de la supériorité de son armée, et désireux d’achever l’unification de l’Allemagne, le ministre-président présente volontairement cette dernière de façon à provoquer la France. Le 19 juillet, Paris déclare la guerre.

Le souvenir de cet affrontement s’est un peu effacé de la mémoire collective française. Les traumatismes des deux conflits mondiaux expliquent probablement ce relatif oubli de la guerre de 1870. Pourtant, celle-ci a marqué les contemporains, notamment parce qu’elle a entraîné la chute du Second Empire, la proclamation de la République, le siège puis la Commune de Paris, l’occupation allemande et l’annexion de trois départements français.

Cette infographie revient sur les grandes phases de ce conflit.

Pour aller plus loin :

  • Boniface X., « De la défaite militaire de 1870-1871 à la nation armée de 1914 », dans Drévillon H., Wieviorka O., Histoire militaire de la France, t. 2, Paris, Perrin, 2018 ;
  • Duclert V., 1870. La République imaginée, Paris, Belin, 2014 ;
  • Gouttman A., La grande défaite, 1870-1871, Paris, Perrin, 2015 ;
  • Milza P., L’année terrible. La guerre franco-prussienne septembre 1870-janvier 1871, Paris, Perrin, 2009 ;
  • Morris William O’Connor, Moltke, a biographical and critical study, London, Ward and Downey, 1894 ;
  • Roth F., La guerre de 70, Paris, Fayard, 1990.

Pour compléter notre infographie, nous vous proposons cette carte recensant les principaux affrontements de la guerre de 1870. Pour chaque événement, vous trouverez un lien vers des ressources correspondantes sur Gallica et vers les articles wikipédia.

Recherches et conception : Jérémie Halais – 2020 – LaContempo.fr

Les grands travaux d’Haussmann

Dans les années 1850, Napoléon III rêve d’une capitale prestigieuse. L’empereur confie à Georges Haussmann, nommé préfet de la Seine en 1853, la mission de mener à bien les grands travaux qui modèlent une nouvelle ville. De nombreuses voies sont élargies ou percées. Les façades des immeubles évoluent. Les limites administratives de Paris sont repoussées.

Les grands travaux d'Haussmann (© Jérémie Halais)

Pour aller plus loin :

  • Anceau É, « Georges Haussmann. Le bâtisseur du nouveau Paris », dans Ils ont fait et défait le Second Empire, Paris, Tallandier, 2019 ;
  • Aprile S., La révolution inachevée, Paris, Belin, 2014 ;
  • Casselle P., « Les travaux d’embellissements de Paris en 1853. Pouvait-on transformer la capitale sans Haussmann ? », dans Bibliothèque de l’École des chartes, t. 155, 1997 ;
  • Démier F., La France du XIXe siècle, Paris, éditions du Seuil, 2000 ;
  • Pinon P., Atlas du Paris haussmannien. La ville en héritage du Second Empire à nos jours, Paris, Parigramme, 2002.

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Mai-juin 1940, la bataille de France

La bataille de France débute le 10 mai 1940 avec l’invasion allemande des Pays-Bas, de la Belgique, du Luxembourg et de la France. Suite à la percée de la Wehrmacht à Sedan et son avancée dans le nord de la France, les armées alliées connaissent une succession de revers. Après l’évacuation de Dunkerque, la campagne de France se termine par la défaite des armées françaises et la signature de l’armistice par le gouvernement du maréchal Pétain.

Mai-juin 1940, la bataille de France (© Jérémie Halais)

Pour aller plus loin :

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Aux sources d’une carte : « Les pertes de la campagne de Russie »

Une fois n’est pas coutume, LaContempo.fr ne vous propose pas une infographie mais un court billet sur l’une des plus célèbres œuvres graphiques de l’histoire contemporaine : la Carte figurative des pertes successives en hommes de l’armée française dans la campagne de Russie 1812-1813, dressée par Charles Minard en 1869.

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Charles Minard, Carte figurative des pertes successives en hommes de l’armée française dans la campagne de Russie 1812-1813, 1869 (Source : GallicaBNF)

Une représentation graphique exceptionnelle

La carte de Charles Minard est considérée comme un chef-d’œuvre car elle combine plusieurs variables concernant l’évolution des effectifs de la Grande Armée durant la campagne de Russie (1812-1813) :

  • La chronologie ;
  • Les indications topographiques, cours d’eau et villes ;
  • Les distances ;
  • Les températures ;
  • Le nombre de survivants ou plus exactement le « nombre d’hommes présents », c’est-à-dire logiquement les effectifs de l’armée une fois défalqués les morts, les prisonniers, les blessés et les malades (?) ou les déserteurs (?).

En outre, la représentation adoptée par Charles Minard permet une compréhension rapide et aisée de l’événement historique. Selon Étienne-Jules Marey, la carte « semble défier la plume de l’historien » (Étienne-Jules Marey, La méthode graphique dans les sciences expérimentales et principalement en physiologie et en médecine, 1878).

Le graphique offre une visualisation instantanée de la taille de  la troupe au fur et à mesure de son avance. Les divers tronçons nous montrent les trajectoires suivies par certains détachements. L’avancée des troupes en Russie est dessinée en brun, du passage du Niémen jusqu’à Moscou. La retraite est figurée en noir. La différenciation à l’aide de diverses couleurs autorise une comparaison entre les deux moments de la campagne. On constate notamment que la Grande Armée perd beaucoup plus d’effectifs lors de l’offensive. Dans son ouvrage Des tableaux graphiques et des cartes figuratives (1862, p. 3), Charles Minard explique sa démarche :

« À l’avantage d’une évaluation instantanée du rapport des résultats statistiques, les cartes figuratives joignent celui de faire juger de leur ensemble d’un seul coup d’œil« .

Le cartographe utilise ici une méthode de figuration largement utilisée de nos jours dans les diagrammes de flux et consistant à varier la taille des segments proportionnellement à l’évolution des quantités. L’ingénieur irlandais Matthew Sankey (1853-1926) a donné son nom à ce type de diagramme après avoir figuré l’efficacité énergétique d’une machine à vapeur en 1898.

 

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Sankey Diagram drawn by M. H. Sankey,

extracted from « The Thermal Efficiency Of Steam Engines », 1898

Les données exploitées par Charles Minard

Dans le cartouche supérieur du document, le cartographe énumère très succinctement ses sources :

« Les renseignements qui ont servi à dresser la carte ont été puisés dans les ouvrages de MM. Thiers, Ségur, Fezensac, de Chambray et le journal inédit de Jacob, pharmacien de l’armée« .

Voici plus précisément les ouvrages dans lesquels Charles Minard a puisé ses données :

  1. Adolphe Thiers, Histoire du Consulat et l’Empire faisant suite à l’Histoire de la Révolution française, publiée en plusieurs tomes entre 1845 et 1862. Il faut ajouter à cette œuvre un atlas intitulé Campagnes des Français sous le Consulat et l’Empire : album de cinquante-deux batailles et cent portraits des maréchaux, généraux et personnages les plus illustres de l’époque. Il s’agit sans doute de sa source principale.
  2. Philippe-Paul de Ségur, Histoire de Napoléon et de la Grande Armée pendant l’année 1812, publiée en 1824. L’auteur de cet ouvrage était un aide de camp de l’empereur lors de la campagne. Dès sa publication, ce livre rencontre une audience importante mais il est aussi très critiqué par les bonapartistes, en particulier par le général Gaspard Gourgaud, autre aide de camp de Napoléon. Ce dernier rédige en 1825 sa version des faits dans son Napoléon et la Grande Armée ou Examen critique de l’ouvrage de M. le comte Ph. de Ségur.
  3. Raymond de Montesquiou-Fezensac, Journal de la campagne de Russie en 1812. Officier durant l’expédition, il commande un régiment d’infanterie à la Moskowa et participe à la retraite de Russie.
  4. Georges de Chambray, Histoire de l’expédition de Russie, publiée en 1823. L’officier d’artillerie a été fait prisonnier en Russie.
  5. Pierre-Irénée Jacob, Le journal d’un pharmacien de la Grande Armée. Ce journal a été édité dans les années 1960 dans les numéros 190 et 191 de la Revue d’histoire de la pharmacie. L’édition est précédée d’une introduction historique.

Les chiffres de la carte

D’après la carte, si 422000 soldats franchissent le Niémen au début de la campagne, seuls 10000 sont encore « présents » en 1813, soit une différence de 412000 soldats morts, prisonniers ou peut-être encore déserteurs ; Minard reste malheureusement flou sur la notion de « pertes ». Thiers avance quant à lui le chiffre de 438000 hommes perdus dont 100000 prisonniers. Toutefois, les données de Minard rejoignent les chiffres aujourd’hui communément admis sur les pertes, à savoir un minimum de 200000 morts, de 150000 à 200000 prisonniers et 60000 déserteurs. De même, les historiens estiment à 104000 le nombre de soldats quittant Moscou en octobre. D’après Marie-Pierre Frey (2012), « moins d’une semaine après le passage de la Berezina, la Grande Armée ne compte plus que 15000 soldats, et 35000 à 40000 traînards ».

Mais le diagramme comporte néanmoins des biais. Ainsi, lors de l’offensive, Minard n’identifie pas les soldats qui demeurent en garnison dans les villes occupées. Sont-ils donc comptabilisés avec les pertes ? Par exemple, en 1798, Napoléon, en route pour l’Égypte, laisse près de 4000 hommes sur l’île de Malte. Ensuite, les chiffres ne prennent pas en compte les flux comme d’éventuels renforts. De même, la carte ne mentionne pas les hommes convalescents dont l’absence n’est, pour certains, que provisoire car ils peuvent rejoindre les effectifs.

Probablement que l’objectif de Charles Minard n’était pas de respecter une parfaite rigueur scientifique mais bien plus de montrer, par un procédé graphique et par l’importance des pertes, l’horreur de la campagne. Sans doute est-ce aussi pour cela que la carte est associée à un autre diagramme représentant la campagne d’Hannibal en 218 av. J.-C. Enfin, signalons que la nécrologie de l’ingénieur des ponts et chaussées nous apprend que celui-ci a vécu de très près des combats lorsqu’il était en poste, en 1813, dans le port d’Anvers assiégé et bombardé par les Prussiens (Victorin Chevallier, « Notice nécrologique sur M. Minard, inspecteur général des ponts et chaussées, en retraite », dans Annales des ponts et chaussées, 2e sem. 1871, p. 1–22).

Pour aller plus loin :

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1944, les bombardements alliés

Saviez-vous que plus de 80 % des bombes larguées sur la France par les Alliés l’ont été au cours de l’année 1944 ? Après le Reich, l’Hexagone est le pays qui subit le plus lourdement les bombardements en raison de son potentiel industriel, de ses infrastructures, de sa situation stratégique mais surtout en préparation du Débarquement sur les plages normandes. Cette infographie revient sur plusieurs données essentielles pour mieux appréhender cette campagne aérienne : les forces engagées par les Britanniques et les Américains, les cibles visées, la chronologie et la géographie des bombardements, leur intensité et surtout le bilan à la veille du Jour J.

Janvier-mai 1944, les bombardements alliés (© Jérémie Halais)

Pour aller plus loin :

  • Ellis J., The World War II databook, London, BCA, 1997 ;
  • Florentin E., Quand les Alliés bombardaient la France, Paris Perrin, 1997 ;
  • Freeman R.-A., The Mighty Eighth War Diary, London, Motorbooks, 1990 ;
  • Halais J., Saint-Lô, 1939-1945. Une ville normande dans la seconde guerre mondiale, Bayeux, OREP, 2019 ;
  • Knapp A., Les Français sous les bombes alliées, 1940-1945, Paris, Tallandier, 2017 ;
  • Leleu J.-L., Quellien J., Passera F. (dir.), La France pendant la seconde guerre mondiale, Paris, Fayard, Ministère de la Défense, 2010 ;
  • Middlebrook M., Everitt C., The Bomber Command War Diaries, Leicester, Midlang Publishing, 1996 ;
  • Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme, Répartition des destructions de guerre, Paris, 1945 ;
  • Office of statistical control, Army Air forces statistical digest, décembre 1945 ;
  • Vayssière B., « Relever la France dans les après-guerres : reconstruction ou réaménagement ? », dans Guerres mondiales et conflits contemporains, n° 236, 2009/4.

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Juillet 1830, les Trois Glorieuses

La barricade est un symbole des événements insurrectionnels qui rythment le XIXe siècle. Héritées de l’Ancien Régime, ces fortifications provisoires sont peu utilisées à Paris durant la Révolution française (1789-1799). Elles resurgissent en 1827, au cours des troubles de la rue Saint-Denis (19 et 20 novembre). Surtout, elles marquent les journées de juillet 1830 à l’issue desquelles la dynastie des Bourbons perd le pouvoir. Les barricades sont encore remontées en 1831, lors de la révolte des Canuts, à l’occasion de la révolution de 1848, en 1871 pendant la commune, à la Libération de Paris et en mai 68.

Juillet 1830, la barricade rue Saint-Anthoine (© Jérémie Halais)

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1929-1934, la crise française

Le 6 février 1934, une manifestation rassemblant des ligues d’extrême droite et des organisations d’anciens combattants se transforme en émeute. Elle menace le Palais-Bourbon. Cette infographie remonte aux origines de cet événement. Née à la fin des années 1920, la crise économique s’aggrave en 1931. Elle nourrit une crise sociale qui se manifeste par des mécontentements et des clivages. Ce climat est propice aux extrêmes et à la diffusion d’un discours anti-parlementaire, lui-même exacerbé par des scandales politiques et financiers.

1929-1934, la crise française (© Jérémie Halais)

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