Les détenus du Mont Saint-Michel, 1792-1864

À l’occasion de la sortie dun nouvel ouvrage, La prison du Mont Saint-Michel, 1792-1864, aux éditions Lemme Edit, je vous propose un court billet et une petite infographie afin de vous présenter les détenus qui peuplent l’ancienne abbaye bénédictine, devenue une maison centrale, de la Révolution française au Second Empire1.

Entre novembre 1789 et mars 1790, les moines sont expulsés du monastère. En 1793, l’abbaye accueille 300 prêtres réfractaires. En avril 1795, ces premiers détenus ont tous été libérés. Mais, à partir de novembre 1795, le district d’Avranches y envoient d’autres ecclésiastiques ainsi que des personnes suspectées de chouannerie. À l’été 1797, les détenus de toutes les prisons du département y sont incarcérés, membres du clergé, hommes, femmes et même des enfants. En 1800, la prison du Mont Saint-Michel abrite, selon le sous-préfet d’Avranches, près de cent détenus2. Ils sont 200 en 18133. Entre la fin de l’année 1797, date de l’arrivée des premiers prisonniers envoyés par le district d’Avranches, et 1815, 248 individus décèdent à la maison de détention4. Ils sont, pour la plupart (82 %) originaires de la Manche mais certains viennent des départements limitrophes, plus précisément du Calvados (3 %), de l’Orne (1 %) et de l’Ille-et-Vilaine (1 %). Les femmes représentent 25 % de l’effectif.

Infographie La Maison centrale du Mont Saint-Michel (© LaContempo.fr - Jérémie Halais, 2022).

Les détenus de la maison centrale

Début juin 1811, alors qu’il visite Cherbourg, Napoléon signe un décret impérial transformant l’établissement en maison centrale5. On y renferme alors « tous les condamnés des deux sexes, tant correctionnellement que par la cour d’assises, à l’exception des seuls condamnés aux fers qui sont envoyés aux différents bagnes6 ». À partir de 1817, la prison du Mont Saint-Michel connaît un accroissement considérable de sa population carcérale : 266 détenus en septembre 1817, 488 en juillet 1818, 591 en décembre 18197. Ces personnes viennent encore majoritairement de la Manche (58 %) mais aussi de départements du grand ouest : la Sarthe (8 %), les Côtes-du-Nord (7,5 %), le Finistère (7,5 %), l’Orne (6 %), la Mayenne (5 %) et le Morbihan (3 %).

Au début de 1822, 114 femmes sont évacuées vers les prisons de Rennes, de Fontevraud et de Beaulieu8. Par la suite, le nombre de pensionnaires augmente de nouveau. Ils sont 673 en janvier 1824, 772 en janvier 1828. Néanmoins, le Mont Saint-Michel reste loin derrière Clairvaux ou Fontevraud qui comptent respectivement 1 400 et 1 000 détenus, en 18199. Les chiffres restent élevés jusqu’en 1861 avec une moyenne de 675 individus enfermés. L’augmentation des effectifs n’est pas sans conséquence sur la vie quotidienne des condamnés, sur le maintien de la discipline ou l’administration de l’établissement ou encore l’aménagement des bâtiments. Les flux sont également importants. En moyenne, chaque année, 300 prisonniers sont accueillis dans l’établissement et 313 autres sont libérés ou transférés, soit presque la moitié de l’effectif qui est renouvelé tous les ans.

La disparition des registres d’écrou en 1944 complique l’étude de la population carcérale. Mais cette difficulté peut heureusement être surmontée grâce au croisement de plusieurs sources. J’ai ainsi constitué un fichier de 637 noms à partir des tables de successions du bureau de l’enregistrement de Pontorson et des actes de décès de l’état civil du Mont Saint-Michel10. La population de la prison se compose majoritairement d’hommes jeunes, issus du secteur agricole (39 %) et de l’industrie (32 %). Sans surprise, les prisonniers n’appartiennent pas aux couches sociales les plus favorisées. Ils sont commerçants ou artisans (27 %), ouvriers, marins, soldats ou domestiques (23 %), exploitants agricoles (21 %) ou ouvriers agricoles (18 %).

Jusqu’à sa fermeture, la prison demeure un établissement où sont essentiellement envoyés des condamnés bretons (64 % des prisonniers décédés). Ils sont originaires des Côtes-du-Nord (33 %) et du Finistère (29 %) mais aussi, dans une moindre mesure, d’Ille-et-Vilaine (14 %) et du Morbihan (5 %). Hormis les Manchois, qui forment un groupe non négligeable (10 %), les autres détenus viennent de 52 départements métropolitains (18 %), voire pour quelques-uns de la Guadeloupe ou de la Martinique (2 %), des colonies ou de pays étrangers (6 %).

Que reproche-t-on aux condamnés ordinaires incarcérés au Mont Saint-Michel ? Pour répondre à cette question, nous ne disposons malheureusement que des statistiques pénitentiaires publiées sous le Second Empire. En 1853, la maison centrale renferme 25 criminels ou délinquants condamnés pour des crimes contre la sûreté de l’État (4 %), 322 pour des atteintes aux biens (48 %), 161 pour des crimes ou des délits commis envers des personnes (24 %) et 163 soldats jugés par les tribunaux militaires (24 %)11. À partir de 1856, les recueils du ministère de l’Intérieur détaillent plus précisément les crimes et délits à l’origine de la condamnation. Ainsi, pour l’année 1862, ce sont surtout des faits mineurs qui sont sanctionnés : la rupture de ban (31 %) – c’est-à-dire, pour un ancien détenu, une infraction à la surveillance –, la mendicité (17 %), le vagabondage (12 %) et le vol (9 %). Les crimes violents les plus représentés sont l’assassinat (8 %) et le viol (6 %).

Prisonniers politiques et militaires

La maison centrale héberge également une population de prisonniers politiques. En 1817, le Mont Saint-Michel est désigné pour garder 77 déportés condamnés pour des raisons politiques. Mais très vite leurs effectifs baissent. Ils ne sont plus que 47 en 1821 et 21 en 182912. Entre 1833 et 1836, après la chute de Charles X, la prison est le lieu de détention de 76 prisonniers légitimistes et républicains13, puis, entre 1839 et 1844, de 34 républicains, dont les célèbres Armand Barbès et Auguste Blanqui14. Enfin, entre 1849 et 1853, une cinquantaine de forçats, incarcérés pour des raisons politiques par le Second Empire, purgent là leur peine15.

Il existe aussi au Mont une forte population de militaires incarcérés dans le quartier des fers ouvert en 1844, après le transfert des détenus républicains. En juillet 1845, 78 soldats sont amenés de Toulon au Mont Saint-Michel16. Ils sont 142 en juin 184917. Un rapport du directeur d’août 1845 précise que sur 108 soldats, 70 % sont alors condamnés à des peines courtes, cinq ou six ans de prison18. Les condamnés aux travaux forcés quittent progressivement le Mont à partir de 1852. Les condamnés civils sont envoyés en Guyane et les militaires en Algérie. Les états de population en recensent 242 au 1er janvier 1852, soit 36 % de la population. En avril 1855, la presse locale annonce de départ de 82 soldats condamnés19. Les forçats ne sont plus que 31 en 1856 (4 %) et seulement 2 en 186420.


1 Halais, Jérémie, La prison du Mont Saint-Michel, 1792-1864, Lemme Edit, 2022.

2 Arch. nat., F16 705, rapport du sous-préfet au préfet, 22 nov. 1800.

3 Arch. nat., F1C III Manche 6, rapport du ministre de l’Intérieur, 8 oct. 1813.

4 AD50, état civil du Mont Saint-Michel, registres des décès, 1797-1815.

5 Gazette nationale, 12 juin 1811.

6 Arch. nat., F16 364, questions sur l’état des maisons centrales de détention, 1er sept. 1812.

7 Pour la Restauration, les états de la population sont conservés aux Archives nationales (F16 354/B, 355/B et 410). Ces états et mouvements peuvent être complétés par des rapports, en particulier Decazes, É., Rapport au roi sur les prisons et pièces à l’appui du rapport, 4 mai 1819, Paris, 1820.

8 Arch. nat., F16 355/A, lettre du préfet au directeur de l’administration départementale et communale, 10 déc. 1821.

9 Decazes, É., Rapport au roi sur les prisons… op. cit.

10 Nous avons relevé sur les tables des successions produites par le bureau de l’enregistrement de Pontorson (AD50, 3 Q 6446 à 6451) tous les décès concernant les hommes spécifiquement mentionnés comme « détenu ». Une fois ces individus identifiés, nous avons consulté sur les registres de l’état civil du Mont Saint-Michel, leurs actes de décès afin de déterminer pour chacun des prisonniers sa profession, son âge et son origine géographique.

11 Arch. nat., F16 354/B, rapport au directeur de l’administration départementale et communale, 1er mars 1821 ; F16 365, rapport de l’inspecteur La Ville de Mirmont au ministre de l’Intérieur, 5 sept. 1829.

12 Arch. nat., F16 411, tableau général des condamnés politiques, 1er nov. 1834 ; L’Hommedé, E., Le Mont Saint-Michel. Prison politique sous la monarchie de Juillet, Paris, Boivin et Cie, 1932, p. 160-171.

13 Halais, Jérémie, La prison du Mont… op. cit., p. 139-152.

14 Ministère de l’Intérieur, Statistique des établissements pénitentiaires… op. cit., 1852, p. 16.

15 Ministère de l’Intérieur, Statistique des établissements pénitentiaires… op. cit., 1853.

16 Journal d’Avranches, 13 juil. 1845.

17 AD50, 1 Z 593, lettre du directeur au sous-préfet, 10 juin 1849.

18 AD50, 1 Z 594, rapport du directeur au ministre de l’Intérieur, 29 août 1845.

19 Journal d’Avranches, 1er avril 1855.

20 Ministère de l’Intérieur, Statistique des établissements pénitentiaires… op. cit., 1852-1864.

L’Expédition d’Égypte, 1798-1801

Le 19 mai 1798, une flotte imposante quitte le port de Toulon en direction de l’Orient. Ses objectifs sont de débarquer en Égypte pour nuire aux intérêts britanniques mais aussi de poser les bases d’une présence française plus pérenne. L’expédition d’Égypte est un moment clé de l’histoire contemporaine pour plusieurs raisons. Tout d’abord, cette aventure coloniale conclut la Révolution française qui s’était pourtant ouverte sur de grands idéaux. Elle participe ensuite à l’ascension politique du général Bonaparte alors même qu’elle constitue indéniablement un échec diplomatique et militaire. L’histoire du corps expéditionnaire après le départ de Bonaparte, le 23 août 1799, est d’ailleurs souvent ignorée par les grandes synthèses historiques. Enfin, Bonaparte emmène avec lui près de 180 savants, artistes et hommes de lettres qui œuvrent à une meilleure compréhension de l’Égypte ancienne mais aussi à bâtir la légende de l’expédition.

L’expédition d’Égypte, 1798-1801 (© Jérémie Halais – 2020 – LaContempo.fr)

Pour en savoir plus :

  • Biard M., Bourdin P., Marzagallis S., Révolution, Consulat et Empire (1789-1815), Paris, Belin, coll. Histoire de France, 2014 ;
  • Bonaparte N., Lenz Th. (présentation), Mémoires de Napoléon : tome 2. La campagne d’Égypte, 1798-1799, Paris, Tallandier, Texto, 2016 ;
  • Boudon J.-O., La campagne d’Égypte, Paris Belin, 2018 ;
  • Laurens H., L’expédition d’Égypte, 1798-1801, Paris, Éditions du Seuil, 1997 ;
  • Rothenberg G. E., Les guerres napoléoniennes, 1796-1815, Paris, Autrement, 2000.

Recherches et conception : Jérémie Halais – 2020 –  LaContempo.fr

Aux sources d’une carte : « Les pertes de la campagne de Russie »

Une fois n’est pas coutume, LaContempo.fr ne vous propose pas une infographie mais un court billet sur l’une des plus célèbres œuvres graphiques de l’histoire contemporaine : la Carte figurative des pertes successives en hommes de l’armée française dans la campagne de Russie 1812-1813, dressée par Charles Minard en 1869.

2
Charles Minard, Carte figurative des pertes successives en hommes de l’armée française dans la campagne de Russie 1812-1813, 1869 (Source : GallicaBNF)

Une représentation graphique exceptionnelle

La carte de Charles Minard est considérée comme un chef-d’œuvre car elle combine plusieurs variables concernant l’évolution des effectifs de la Grande Armée durant la campagne de Russie (1812-1813) :

  • La chronologie ;
  • Les indications topographiques, cours d’eau et villes ;
  • Les distances ;
  • Les températures ;
  • Le nombre de survivants ou plus exactement le « nombre d’hommes présents », c’est-à-dire logiquement les effectifs de l’armée une fois défalqués les morts, les prisonniers, les blessés et les malades (?) ou les déserteurs (?).

En outre, la représentation adoptée par Charles Minard permet une compréhension rapide et aisée de l’événement historique. Selon Étienne-Jules Marey, la carte « semble défier la plume de l’historien » (Étienne-Jules Marey, La méthode graphique dans les sciences expérimentales et principalement en physiologie et en médecine, 1878).

Le graphique offre une visualisation instantanée de la taille de  la troupe au fur et à mesure de son avance. Les divers tronçons nous montrent les trajectoires suivies par certains détachements. L’avancée des troupes en Russie est dessinée en brun, du passage du Niémen jusqu’à Moscou. La retraite est figurée en noir. La différenciation à l’aide de diverses couleurs autorise une comparaison entre les deux moments de la campagne. On constate notamment que la Grande Armée perd beaucoup plus d’effectifs lors de l’offensive. Dans son ouvrage Des tableaux graphiques et des cartes figuratives (1862, p. 3), Charles Minard explique sa démarche :

« À l’avantage d’une évaluation instantanée du rapport des résultats statistiques, les cartes figuratives joignent celui de faire juger de leur ensemble d’un seul coup d’œil« .

Le cartographe utilise ici une méthode de figuration largement utilisée de nos jours dans les diagrammes de flux et consistant à varier la taille des segments proportionnellement à l’évolution des quantités. L’ingénieur irlandais Matthew Sankey (1853-1926) a donné son nom à ce type de diagramme après avoir figuré l’efficacité énergétique d’une machine à vapeur en 1898.

 

JIE_Sankey_V5_Fig1

Sankey Diagram drawn by M. H. Sankey,

extracted from « The Thermal Efficiency Of Steam Engines », 1898

Les données exploitées par Charles Minard

Dans le cartouche supérieur du document, le cartographe énumère très succinctement ses sources :

« Les renseignements qui ont servi à dresser la carte ont été puisés dans les ouvrages de MM. Thiers, Ségur, Fezensac, de Chambray et le journal inédit de Jacob, pharmacien de l’armée« .

Voici plus précisément les ouvrages dans lesquels Charles Minard a puisé ses données :

  1. Adolphe Thiers, Histoire du Consulat et l’Empire faisant suite à l’Histoire de la Révolution française, publiée en plusieurs tomes entre 1845 et 1862. Il faut ajouter à cette œuvre un atlas intitulé Campagnes des Français sous le Consulat et l’Empire : album de cinquante-deux batailles et cent portraits des maréchaux, généraux et personnages les plus illustres de l’époque. Il s’agit sans doute de sa source principale.
  2. Philippe-Paul de Ségur, Histoire de Napoléon et de la Grande Armée pendant l’année 1812, publiée en 1824. L’auteur de cet ouvrage était un aide de camp de l’empereur lors de la campagne. Dès sa publication, ce livre rencontre une audience importante mais il est aussi très critiqué par les bonapartistes, en particulier par le général Gaspard Gourgaud, autre aide de camp de Napoléon. Ce dernier rédige en 1825 sa version des faits dans son Napoléon et la Grande Armée ou Examen critique de l’ouvrage de M. le comte Ph. de Ségur.
  3. Raymond de Montesquiou-Fezensac, Journal de la campagne de Russie en 1812. Officier durant l’expédition, il commande un régiment d’infanterie à la Moskowa et participe à la retraite de Russie.
  4. Georges de Chambray, Histoire de l’expédition de Russie, publiée en 1823. L’officier d’artillerie a été fait prisonnier en Russie.
  5. Pierre-Irénée Jacob, Le journal d’un pharmacien de la Grande Armée. Ce journal a été édité dans les années 1960 dans les numéros 190 et 191 de la Revue d’histoire de la pharmacie. L’édition est précédée d’une introduction historique.

Les chiffres de la carte

D’après la carte, si 422000 soldats franchissent le Niémen au début de la campagne, seuls 10000 sont encore « présents » en 1813, soit une différence de 412000 soldats morts, prisonniers ou peut-être encore déserteurs ; Minard reste malheureusement flou sur la notion de « pertes ». Thiers avance quant à lui le chiffre de 438000 hommes perdus dont 100000 prisonniers. Toutefois, les données de Minard rejoignent les chiffres aujourd’hui communément admis sur les pertes, à savoir un minimum de 200000 morts, de 150000 à 200000 prisonniers et 60000 déserteurs. De même, les historiens estiment à 104000 le nombre de soldats quittant Moscou en octobre. D’après Marie-Pierre Frey (2012), « moins d’une semaine après le passage de la Berezina, la Grande Armée ne compte plus que 15000 soldats, et 35000 à 40000 traînards ».

Mais le diagramme comporte néanmoins des biais. Ainsi, lors de l’offensive, Minard n’identifie pas les soldats qui demeurent en garnison dans les villes occupées. Sont-ils donc comptabilisés avec les pertes ? Par exemple, en 1798, Napoléon, en route pour l’Égypte, laisse près de 4000 hommes sur l’île de Malte. Ensuite, les chiffres ne prennent pas en compte les flux comme d’éventuels renforts. De même, la carte ne mentionne pas les hommes convalescents dont l’absence n’est, pour certains, que provisoire car ils peuvent rejoindre les effectifs.

Probablement que l’objectif de Charles Minard n’était pas de respecter une parfaite rigueur scientifique mais bien plus de montrer, par un procédé graphique et par l’importance des pertes, l’horreur de la campagne. Sans doute est-ce aussi pour cela que la carte est associée à un autre diagramme représentant la campagne d’Hannibal en 218 av. J.-C. Enfin, signalons que la nécrologie de l’ingénieur des ponts et chaussées nous apprend que celui-ci a vécu de très près des combats lorsqu’il était en poste, en 1813, dans le port d’Anvers assiégé et bombardé par les Prussiens (Victorin Chevallier, « Notice nécrologique sur M. Minard, inspecteur général des ponts et chaussées, en retraite », dans Annales des ponts et chaussées, 2e sem. 1871, p. 1–22).

Pour aller plus loin :

Retrouvez-moi sur Twitter.

Les conscrits de Napoléon

L’instauration du système de la conscription, en 1798, permet à la France de lever, entre 1804 et 1813, près de 2 200 000 soldats. Ces effectifs sont nécessaires pour mener à bien les campagnes du Premier Empire en Europe continentale. Cette infographie revient sur le système de la conscription, ses résultats et les oppositions qu’il a pu susciter.

Les conscrits de Napoléon (© Jérémie Halais)

Pour aller plus loin :

  • Biard M., Bourdin Ph., MarzagalliI S., Révolution, Consulat et Empire (1789-1815), Paris, Belin, coll. « Histoire de France, 2014 ;
  • Beaurepaire P.-Y., Marzagalli, S., Atlas de la Révolution française, Autrement, 2010 ; Crépin A., Histoire de la conscription, Paris, Gallimard, 2009 ;
  • Pigeard A., La conscription au temps de Napoléon, Paris, B. Giovanangeli, 2003 ;
  • Tulard J., Histoire de Paris sous le Consulat et l’Empire.

Recherches et conception : Jérémie Halais – 2020 –  LaContempo.fr

Retrouvez-moi sur Twitter.